Le Chêne et le promoteur – épisode 1

Il était une fois un grand chêne qui régnait sur le jardin d’un brave homme qui aimait les plantes

Il était une fois un grand chêne qui régnait sur le jardin d’un brave homme qui aimait les plantes. Le chêne était majestueux et ses grandes branches lui permettaient de faire de l’ombre aux plantes qui en avaient besoin. Celles-ci lui en étaient très reconnaissantes. Le chêne était le plus heureux des chênes et il faisait l’admiration des villageois qui le connaissaient tous. Son propriétaire le regardait avec fierté.
Mais un jour, l’homme qui aimait les plantes décida qu’il avait mérité de se reposer et il vendit son jardin à un promoteur qui, lui, n’aimait pas les plantes. C’est de la place perdue, disait le promoteur. On pourrait couler plein de bon béton à la place de ces plantes et de ce chêne, et le béton fait gagner plus d’argent que les plantes.
Le promoteur se mit à répandre le bruit que le chêne était malade, alors que son feuillage était abondant. Il a des champignons disait-il, il faut l’abattre ! Les villageois étaient indignés.
– « Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage » disaient les villageois. « Rien ne prouve que ce chêne a des champignons ; c’est juste un prétexte ! »
– « Si, si rétorquait le promoteur, « regardez, un expert me l’a confirmé ; il a des champignons, il faut l’abattre. »
Un vieux renard qui passait par là se rappelait que le chef du village, en des temps pas si lointains, avait publié un grimoire solennel intitulé PLU dans lequel il s’engageait à protéger les végétaux remarquables. Notre chêne, pour sa part, se voyait bien en végétal remarquable !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

4 commentaires

  1. Aux amoureux des arbres, je laisse une courte réflexion !

    La Vie des Arbres [écrit en Nov 2016]

    Ils règnent dans la forêt, en maître de ces lieux,
    Le bois dont ils sont faits, servent de grands enjeux,
    Armatures de navires, charpentes des maisons,
    Cent-pourcent naturel, résistant aux saisons,

    Bourgeons roses éclatant, dès les premiers rayons,
    D’un soleil d’Avril, réchauffant leurs boutons,
    Puis les fleurs du Printemps, éclairent leurs ramures,
    De blanc, de rose pimpant, lumineuses parures,

    Avant qu’en fin d’Eté, ne poussent leurs fruits mûrs,
    Regorgeant de nectar, prélude aux confitures,
    L’Automne est flamboyant, quand leur habit flatteur,
    Se joue de tous les peintres, aux milliers de couleurs,

    Changeantes chaque jour, du jaune au rouge vif,
    Pour terminer brunie, sous le froid agressif,
    Perlés de givre blanc, ils pleurent dans le noir,
    D’une longue nuit d’Hiver, si tristes et sans espoir,

    D’une résurrection, au soleil renaissant,
    Sous le chant des oiseaux, ou le souffle du vent,
    Et quand viendra leur mort, ils fourniront papier,
    Pour poètes rêveurs, ou bien pour écoliers !

  2. Bel article. Notre belle forêt perd ses plus beaux chênes au profit de…? Dans l’affaire qui a envoyé un exploitant forestier de la région en prison, ses coupes illégales partaient en Chine.. Et chez nous ?